Chronique - À propos de riens

(Extrait de la chronique du 11 février 1988)

   C’était pour rire

   J'étais pourtant content de ma joke. Je ne me doutais pas une seconde que vous passeriez, à ce point, à côté…

   Expliquons puisqu'il le faut.

   C'était donc dans la chronique de samedi dernier. Je donnais des exemples de sottise ésotérique. Je citais, entre autres, la lettre d'un lecteur de Victoriaville, qui m’enjoignais de diffuser un quelconque message subliminal, une association de trois mots, je ne sais plus trop lesquels, comète-lune et nouilles au fromage ou quelque chose du genre. Bref, ce que j'appelle une lettre beuleu-beuleu et agaga-aga-aga, lettre qui se terminait sur ces mots inquiétants (pour moi) : Je te lis depuis sept ans.

   Fais que dans le paragraphe suivant, en blague évidemment, j'ai dit « s'il y a d'autres gens dans la salle qui me lisent depuis sept ans envoyez-moi un petit mot, je voudrais vérifier quelque chose »…

   Vérifier, bien sûr, si les gens qui me lisent depuis longtemps sont dans le même état de délabrement mental que le capoté de la lettre. Mais c'était une blague. Je n'imaginais pas une seconde qu'on allait m'écrire. Je ne m'attendais surtout pas à me faire dire : « Pourquoi veux-tu savoir depuis combien de temps les gens te lisent ? Tu veux prouver quoi ? »

   Je ne m'habituerai jamais.

   Mais c'est pas grave. Je suis prêt à vous aider pareil. Chaque fois que vous ne comprenez pas quelque chose, gênez-vous pas, demandez-le-moi. Même, y’ a un truc qu'on pourrait faire, si vous voulez : le mardi je fais une chronique pis le jeudi je l'explique. Le samedi ? J’sais pas, le samedi… tiens, on s’part-tu une ligue de bowling ? Ou de ballon-balai ? Ou de beuleu-beuleu ?